La culture en partage

Cet espace est ouvert à tous les membres de l'INSPE (étudiantes, étudiants, stagiaires, formateurs, formatrices, personnels administratifs), qui sont invités à y partager leurs émotions artistiques et culturelles sous la forme de brefs articles classés par genres :
Critiques littéraires
Romans, essais, poésie, BD,...
ELUARD, PICASSO : LE VISAGE DE LA PAIX, une œuvre unique illustrant le combat de toute une vie en faveur de la paix (Margot Smolnik)
Margot SMOLNIK, M1 MEEF Lettres

L’amitié de Paul Eluard et de Pablo Picasso naît au milieu des années 1920, au coeur du mouvement surréaliste. Cette fraternité entre les deux artistes connaîtra dix-sept années d'échanges sans ombre, jusqu'à la mort d'Eluard en 1952. Ce sont la guerre civile espagnole et la tragédie de Guernica qui ont alimenté leur engagement commun contre le nazisme et le fascisme et leur dévouement pour la liberté des peuples et pour la paix. Cette belle amitié trouve son ultime expression en 1951 dans Le Visage de la paix, le seul ouvrage né de leur collaboration. On y retrouve des double-pages alimentées du talent individuel de chacun : d’un côté des poèmes, de l’autre des dessins, créant ainsi une œuvre unique illustrant le combat de toute une vie en faveur de la paix.
Kevin CAMARA, L'ADULTE ET L'ENFANT - Parce que personne ne naît raciste... (Stéphane Lelièvre)
Stéphane LELIEVRE, formateur lettres

© D.R.
Petit hommage à KEVIN CAMARA, étudiant en M1 MEEF Lettres, qui a présenté ce poème dans le cadre de l'APAC "Art et humanisme". Rares sont les étudiants qui choisissent de présenter, dans cet atelier, une création personnelle. C'est pourtant ce qu'a choisi de faire Kevin avec ce beau poème, rédigé à partir d'une photographie, qui a beaucoup touché les autres étudiants ! Parce qu' "aucune personne ne naît raciste"...
LE SOULIER DE SATIN à la Comédie Française : une mise en scène magistrale ! (Mylène Tréguier)
Mylène TREGUIER, M2 MEEF Lettres Modernes

© Jean-Louis Fernadez
Paul Claudel achève l’écriture de la pièce Le Soulier de satin en 1924. Ce n’est qu’en 1943, malgré un contexte peu favorable, que cette oeuvre monumentale, composée en quatre «journées», est représentée. Jean-Louis Barrault, entré à la Comédie-Française par amour pour Madeleine Renaud, porte ce projet. L’intrigue se déroule sur une trentaine d’années. Il est impossible de la résumer en quelques mots. Paul Claudel aborde, dans cette pièce, un thème qui lui est cher : l’amour interdit.
La mise en scène d’Eric Ruf est magistrale. Sur une scène au décor dépouillé, la troupe se délecte de la langue de Claudel. Marina Hands, dans le rôle de Prouhèze, donne à voir aux spectateurs toute la complexité de ce personnage en proie au tourments de l’âme et du corps. Le charme envoûtant de la musique, l’humour, le brio des comédiens font oublier que le spectacle dure six heures.
Cette pièce fera l’objet d’une captation audiovisuelle - et, espérons-le, de reprises à ne pas rater !
«Ecoutez bien, ne toussez pas et essayez de comprendre un peu . C’est ce que vous ne comprendrez pas qui est le plus beau, c’est ce qui est le plus long qui est intéressant et c’est ce que vous ne trouverez pas amusant qui est le plus drôle» (L’Annoncier, première journée, scène 1).
Comédie Saint-Martin : À CONTRE-COURANT, une comédie drôle et touchante avec… une de nos professeurs-stagiaires sur les planches ! (Stéphane Lelièvre)
Stéphane LELIEVRE (Formateur Lettres)

Voici une comédie aigre-douce comme l’est la vie, pleine de rires, de larmes, de piques, de disputes et de réconciliations, de non-dits, de rancœurs, d’aveux… Le texte de Véronique Alexis dit admirablement ces petits riens qui tantôt éloignent, tantôt rapprochent les membres d’une fratrie : ici, deux sœurs, a priori très dissemblables – et qui plus est élevées par une mère qui, dans l’éducation qu’elle leur a prodiguée, n’a fait qu’accentuer ce sentiment de différence – voire de concurrence – entre elles.
C’est drôle, touchant, terriblement vrai, et superbement servi par deux actrices (Aude Badré, Johanna Deldicque, désarmantes d’humour et de naturel) dont la seconde n’est autre… qu’une de nos professeurs-stagiaires premier degré !
J’étais présent à l’avant-dernière représentation donnée à la Comédie Saint-Michel, il est donc malheureusement trop tard pour vous recommander d’assister à ce spectacle… quoique : je me suis laissé dire que des reprises seraient prévues prochainement en banlieue, en province, peut-être même au Festival d’Avignon... Surveillez les programmations des théâtres !!
PEER GYNT triomphe au Châtelet ! (Stéphane Lelièvre)
Stéphane LELIEVRE (formateur lettres)

Ne vous laissez pas décourager par la durée du spectacle (3h50) : on ne voit pas le temps passer au cours de ce spectacle réalisé par Olivier Py au mieux de sa forme, qui respecte magnifiquement les différentes tonalités de l’œuvre (tantôt comique, tantôt dramatique, tantôt tragique) et signe une traduction/adaptation du texte d’Ibsen très convaincante. Le spectacle est mené tambour battant par une troupe de comédiens/chanteurs exceptionnels, au sein de laquelle brille tout particulièrement l’incroyable Bertrand de Roffignac qui livre ici une performance en tout point éblouissante ! Ne ratez pas cette occasion (rare) d’entendre l’œuvre d’Ibsen et Grieg dans sa (presque) intégralité et non défigurée par d’innombrables coupures, comme c’est presque toujours le cas. L’interprétation musicale (Orchestre de chambre de Paris dirigé par la cheffe Anu Tali) est à la hauteur de celle des comédiens : superbe !
Pour une critique détaillée du spectacle, voyez ici !
Superbe PHEDRE au Théâtre Gérard Philippe de Saint-Denis (Stéphane Lelièvre)

Photo : Simon Gosselin
Stéphane LELIEVRE (formateur lettres)
Entre les relectures radicales (qui défigurent l’œuvre originale au point de la rendre parfois méconnaissable) et le respect absolu de la tradition (qui fige la création et condamne les metteurs en scène à se répéter), la Phèdre du Théâtre Gérard Philippe de Saint-Denis emprunte une voie médiane : le metteur en scène Matthieu Cruciani réactualise discrètement la tragédie en la transposant dans le monde d’aujourd’hui mais en conservant quelques éléments rappelant la mythologie grecque (tel élément du décor rappelle qu’Hippolyte est un jeune disciple d’Artémis et s’adonne comme elle à la chasse ; tel autre évoque le Minotaure, jadis tué par Thésée), et surtout sans jamais trahir le texte ni ses enjeux dramatiques, poétiques, psychologiques. Dans le palais du roi Egée à Trézène ou dans un appartement contemporain situé en bord de mer, les affres de la passion amoureuse sont les mêmes et engendrent les mêmes ravages : la toute-puissance de Vénus se manifeste avec la même violence, instillant le désir, possédant littéralement celle ou celui qu’elle frappe au point d’aliéner de façon irréversible sa volonté et de briser net toute volonté de résistance.
C’est bien littéralement dévorée de désir, luttant de façon dérisoire contre l’attirance irrésistible que suscite en elle la vue d’Hippolyte, qu’apparaît l'épouse de Thésée incarnée par Lina Alsayed. Aux Phèdre qui, dès la scène 3 de l’acte I, apparaissent déjà prêtes à rendre leur dernier souffle, la comédienne oppose un personnage plus « terrien », certes en proie aux ravages de la passion amoureuse, mais non encore vaincu par elle. La sensualité du personnage, difficilement réprimée, ne demande qu’à s’extérioriser, à « passer les bornes de l’austère pudeur »… ce qu’elle fera lors d’une superbe scène de l’aveu où l’indécence des propos de la reine se double d’une gestuelle évoquant elle aussi sans fard le désir incontrôlable éprouvé par le personnage. Admirable incarnation, que couronnera une scène finale poignante de sobriété.
Mais c’est toute la distribution qui porte le spectacle et qu’il faudrait citer : Maurin Ollès, Hippolyte juvénile, Philippe Smith, Théramène impeccable délivrant un récit de la mort d’Hippolyte absolument poignant, Thomas Gonzalez, Égée à l’autorité de façade, cachant mal le doute et la douleur qui le dévastent ; Ambre Febvre, Œnone fière et aveuglément dévouée. Jade Emmanuel, enfin, déclame les alexandrins avec un tel naturel et une telle pureté qu’on en vient à regretter la brièveté de ses apparitions.
La scénographie et les costumes de Nicolas Marie et Pauline Kieffer, sobres, permettent à la tragédie d’avancer implacablement, sans accaparer l’attention mais en réservant quelques beaux moments, tels ces rideaux dévoilant progressivement la mer, ou encore la superbe robe dorée qu’arbore Phèdre après la scène de l’aveu, rappelant qu’elle est « la fille de Minos et de Pasiphaé », soit la petite-fille du Soleil, révélant ainsi le feu qui la consume - au sens propre du terme.
Enfin, last but not least : le soir où nous avons assisté au spectacle, la salle était occupée par de très nombreux lycéens qui ont fait preuve d’une attention et d’une capacité d’écoute remarquables. Bravo et merci à eux ainsi qu’à leurs professeurs qui les ont de toute évidence fort bien préparés à ce chef-d’œuvre certes bouleversant… mais a priori pas des plus accessibles pour le jeune public !
ELEMENTAIRE de Sébastien Bravard à l'INSPE de Paris (Laurent Pigeollot, Sirine Azouz, Florian Guiseppone, Marie-Astrid Clair)
Laurent PIGEOLLOT (Lettres / TICE)

Jeudi 28 novembre, l'INSPE de Paris accueillait, dans une Salle des Actes comble, Sébastien Bravard et sa pièce ELEMENTAIRE. Etudiants, stagiaires, Biats et formateurs ont réservé un accueil enthousiaste au spectacle, qui s'est prolongé par une discussion passionnante avec l'artiste. Si vous souhaitez revoir ce spectacle (ou si vous l'avez raté), il sera repris du 1er janvier au 30 mars au Théâtre de Belleville.
En attendant, Laurent Pigeollot (formateur lettres / TICE) nous adresse sa critique, rédigée avec la complicité de ChatGPT :
Le spectacle est une véritable pépite d’émotion et d’authenticité. L’acteur parvient à captiver son public en partageant avec sincérité et humour ses débuts chaotiques dans le métier de professeur des écoles. On rit de ses maladresses, on compatit à ses difficultés, mais surtout, on est profondément touché par la passion et la résilience qui l’ont mené à la réussite. La mise en scène subtile et les anecdotes savoureuses rendent cette histoire universelle et inspirante. Une ode à l’enseignement, pleine de vie et d’espoir, qui laisse le spectateur ému et galvanisé.
Et comme Marcel Proust, Victor Hugo, Robert Merle étaient également présents dans la salle (ainsi qu'un auteur de romans policiers), Laurent Pigeollot leur a également demandé leur avis, que nous publions bien volontiers :
Marcel Proust :
C’est avec une rare délicatesse et une prodigieuse profondeur d’âme que ce spectacle nous plonge dans les méandres des premiers pas d’un professeur des écoles, où l’embarras des maladresses initiales, semblables à un océan tumultueux, contraste bientôt avec l’éclat triomphant de ses réussites futures. L’acteur, tel un peintre minutieux, dévoile dans chaque geste, dans chaque intonation, les affres du travail acharné et les joies inattendues que seule la persévérance peut offrir. Le récit, tissé comme une tapisserie d’émotions et d’anecdotes, nous enveloppe et nous transporte, nous rappelant la beauté de ces luttes invisibles qui font éclore des vocations. La scène devient alors le théâtre d’une célébration de la résilience humaine, dans ce qu’elle a de plus fragile et de plus éclatant. Une œuvre où l’intime se fait universel, et où le spectateur, comme happé par un souffle divin, ressort à jamais changé.
Victor Hugo :
Ce spectacle, tel un torrent impétueux, emporte le spectateur dans les tumultes du cœur et de l’esprit d’un jeune professeur des écoles affrontant les orages de ses débuts. Avec une puissance poignante, l’acteur peint la grandeur de l’effort humain face aux montagnes du travail et aux abîmes des premières erreurs. Mais de ces ombres surgit une lumière éclatante : celle de la joie, de la victoire sur soi-même, et du triomphe de l’éducation. Chaque mot, chaque geste, résonne comme un hymne à la résilience, célébrant l’âme qui, malgré les chutes, s’élève toujours plus haut. Une œuvre magistrale, où la douleur et la gloire se mêlent pour embraser l’esprit et toucher au sublime.
Robert Merle :
Certes, le spectacle nous transporte, comme si l’on suivait de près ce jeune maître d’école, homme simple et plein d’ardeur, aux prises avec les difficultés d’un labeur dont il ignorait encore l’ampleur. Aux premiers jours, il semble s’égarer, pataud comme un novice en un métier rude, mais l’on voit bientôt, par ses récits vifs et drôlets, qu’il apprit à dompter cette tâche exigeante. L’acteur, habile à conter, tire de ce chaos d’émotions une clarté lumineuse : la joie, rare et précieuse, née de l’effort accompli et du succès gagné. Ce récit, tantôt grave, tantôt enjoué, ravive en nous l’amour du métier d’enseigner et la fierté de ces humbles bâtisseurs de demain. Un plaisir pur, comme une bonne lampée de vin clairet après l’effort.
Auteur de polars :
Le spectacle s’ouvre comme une enquête sur les mystères d’une vocation naissante. L’acteur, dans la peau d’un jeune professeur des écoles, nous entraîne dans les coulisses d’un métier qui, au premier abord, semble presque anodin. Mais rapidement, les indices s’accumulent : l’épuisement, les doutes, les imprévus, chaque détail tisse une toile complexe où les échecs ne sont jamais loin. Pourtant, pièce après pièce, il résout l’énigme : celle de la réussite, conquise à force de ténacité et de passion. Dans ce récit haletant, où les rires ponctuent la tension, le spectateur se laisse emporter jusqu’au dénouement, lumineux, révélant toute la grandeur du métier d’enseigner. Une véritable intrigue du cœur et de l’esprit.
Sirine Azouz (M1 anglais)
Bien plus qu’un spectacle, une représentation poignante et captivante d’une réalité trop ignorée. L’écriture de la pièce est parfaite et pensée d’une façon qui mélange humour, vérité et amour d’un métier trop sous-estimé.
Florian Guiseppone (M1 anglais)
Cette pièce de théâtre était aussi captivante que criante de vérité : des moments de solitude aux moments de joie dans une salle de classe. Élémentaire a été une claque pour moi en tant que futur professeur. J’y ai découvert des interrogations nouvelles sur le métier que je souhaite exercer, mais aussi des réponses. L’acteur jongle parfaitement entre les moments d’humour et d’émotions plus intenses.
Marie-Astrid Clair (prof et formatrice de lettres)
Élémentaire ?! Cette pièce écrite de main de maître réussit parfaitement son coup : elle touche, fait sourire, décrit avec justesse « les petites détresses et les grandes espérances » qui font le quotidien d’une classe. On voudrait y inviter tout le monde : collègues, famille, amis et même les infatiguables détracteurs du métier !
ILLUSIONS PERDUES, l'étonnante modernité du texte de Balzac révélée par Pauline Bayle au Théâtre de l'Atelier (Stéphane Lelièvre)
Stéphane LELIEVRE (formateur lettres)

Transposer au théâtre, en 2h30, le roman-fleuve de Balzac Illusions perdues : voilà la gageure brillamment relevée par Pauline Bayle. Certes, l’action est resserrée et concentrée sur « Le Grand homme de province à Paris », la deuxième partie du roman. Il n’en demeure pas moins que l’essence même du texte balzacien est là, avec des personnages de chair et de sang (superbes acteurs, au nombre de 5, incarnant tous les personnages, le rôle de Lucien de Rubempré – dont Balzac disait qu’il était beau comme une femme - échouant à l’actrice Jenna Thiam) et des situations d’une cruauté terrible - et d’une actualité étonnante : la metteuse en scène ne « dépoussière » pas Balzac comme on a pu le lire ici où là : quelle horrible expression… Homère, Balzac, Racine, Mozart, Beethoven, Chaplin n’ont évidemment pas besoin d’être dépoussiérés ! Pauline Bayle ne fait que révéler, d’une façon brillantissime, l’incroyable modernité de ce texte majeur, mettant en lumière l’extrême vanité de toute quête de gloire comme la cruauté et la violence des relations sociales dans le Paris du XIXe siècle - ou celui d’aujourd’hui…
Le spectacle ne se donne malheureusement que jusqu’à la fin de cette semaine (au Théâtre de l’Atelier) : courez-y !
L'AVARE au Théâtre de La Tempête (Sandy Venot)
Sandy VENOT, département ARCH
© Fanchon Bibille
Encore L’Avare , oui mais pas de lassitude à entendre Harpagon : John Arnold est extraordinaire. Les spectateurs sont amenés à apporter objets et vêtements qui sont utilisés et transformés sur place (n’hésitez pas à apporter un objet insolite, il finira à coup sûr dans une scène). Le parti pris de Clément Poirée concernant Harpagon dans notre monde moderne interroge, un homme qui thésaurise à l’excès mais qui préserve, qui met au pinacle, et sur sa cheminée, une logique de décroissance.
Passé le moment de déballage, on peut voir le maquillage, les machinistes, les sons, les lumières et la machination qui se dévoilent au fur et à mesure. La mise en scène montre l’envers du décor, le vrai, le faux, pas par coquetterie, parce que tout est machination.
À la différence du théâtre du Soleil dans lequel le « truc » est mis en avant au service de lui-même (voir Les naufragés du fol espoir ), ici l’ensemble est maîtrisé, au service de la pièce, des personnages. Le 4eme mur, déjà bien poreux en raison des objets apportés, est ici très déconstruit. Pas question de regarder sans se sentir concerné.
La fin est intéressante, le deus ex-machina habituel est subtilement modifié sans changer le texte et l’ambiguïté demeure.
Alors à vos écus !!
DÉSARTICULÉE(S), Théâtre de la Reine Blanche (Claire Martinot)
Claire MARTINOT, formatrice lettres
Je vous invite à aller voir et écouter un "seule en scène" écrit et joué par Jamila Bensaci, que j’ai vu il y a quelques années (en 2021) et qui sera prochainement repris à Paris, au Théâtre La Reine Blanche.
Voici le résumé de la pièce : « Adoptée en France à l’âge de deux ans, Wassila a grandi dans l’ignorance de l’histoire de ses parents biologiques. Cherchant des réponses à ses questions, elle reçoit un journal dans lequel Yamina, sa mère naturelle, raconte les années avant sa naissance, entre 1992 et 1997, au cœur de la guerre civile algérienne. Au fil du temps, malgré les barrières mentales pour se protéger de la vérité, Wassila ouvre et lit ce journal ».
Le jeu est sobre, rien n'est superflu, le ton est toujours juste et l'on se laisse entraîner par les différents personnages joués alternativement pas l'actrice avec une habileté et une conviction surprenantes. La tension monte pendant une heure jusqu'au paroxysme, on sort de la pièce et on souhaite la revoir !
A découvrir au du 13 septembre au 13 octobre au Théâtre La Reine Blanche.
Cliquez ici pour plus d’informations et pour réserver !
LES PRECIEUSES RIDICULES, Molière, Inspé de Paris : Merci au Théâtre Molière Sorbonne ! (Julie Daroux et Myriane Lomba)
Julie DAROUX (Gestionnaire de scolarité, pôle second degré)
J'ai assisté ce vendredi 28 juin sur le site Inspe Molitor à la pièce de théâtre très célèbre Les Précieuses ridicules de Molière, et je dois dire que j'ai passé un excellent moment!
Les actrices et acteurs jouent magnifiquement bien, on imagine bien les heures de travail derrière, les mots, les prononciations, les costumes, tout nous a transporté à l’époque de la création !
On ressent la fluidité du jeu entre les comédiens, ils vivent leurs personnages, le travail de maquillage, et même la présence d'une chaise à porteurs restaurée montre la passion pour le théâtre de cette superbe troupe.
Dommage qu'il y ait eu si peu de spectateurs, mais le peu que nous étions était unanime sur le merveilleux moment passé en leur compagnie.
Alors merci à vous le Théâtre Molière Sorbonne ! En espérant vous revoir sur d'autres projets.
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Myriane LOMBA
Je tenais à féliciter chaleureusement la troupe du théâtre Molière Sorbonne pour son incroyable performance lors de cette récente représentation.
Talent, passion, et dévouement ont été admirablement mis en valeur sur scène, et ils méritent sincèrement tous les éloges. Cependant, j'ai été attristée de constater que le nombre de spectateurs présents lors de ce spectacle était insuffisant. Il est regrettable que leur travail acharné n’ait pas été pleinement apprécié par le public, mais je suis convaincue qu'il ne s’agit plutôt que d'un problème de visibilité et de communication.
Vraiment cette troupe mérite d'être vue par un public plus nombreux, Je vous propose donc de réfléchir à la possibilité qu’ils se reproduisent, en mettant en place des stratégies plus efficaces !
MAIS QUELLE COMEDIE ! à la Comédie-Française (Marie-Astrid Clair)
Marie-Astrid CLAIR (formatrice lettres)

© Vincent Pontet
Du rire, des chants, de la danse : si vous avez raté la soirée APAC de l’Inspé, quel dommage ! Vous avez pourtant un moyen de vous consoler : aller voir le spectacle Quelle comédie ! de la Comédie française, qui se joue à Richelieu jusqu’au 21 juillet.
Un enchaînement de numéros drôles, éblouissants, poétiques qui mettent en valeurs les multiples talents des comédiens du Français. Ils savent faire des claquettes, montrer leurs guiboles, ar-ti-cu-ler, détourner vos tubes préférés, raconter leurs souvenirs de comédiens ou venger Agnès, Toinette ou Juliette.
Courez-y à tout âge, avec vos enfants, avec vos parents, vous leur ferez un triomphe car ils vous feront un bien fou !
HELSINGØR, CHÂTEAU D'HAMLET : une remarquable version "immersive" du HAMLET de Shakespeare au Château de Vincennes ! (Stéphane Lelièvre)
Stéphane LELIÈVRE, formateur lettres

Enfin vu cette adaptation du HAMLET de Shakespeare dont la critique avait dit le plus grand bien ! Cette « création immersive » de Léonard Matton (Compagnie Emersiøn) est plus réussie encore que ce que j’imaginais : le choix de quelques scènes phares permet de saisir l’essentiel (l’essence ?)de la tragédie au hasard de nos pérégrinations dans le château de Vincennes (donjon, cour, chapelle, chambre du roi,…) - lequel se change, le temps des deux petites heures que dure la représentation, en « château d’Elseneur ». L’absence du « quatrième mur », spécificité du théâtre dit « immersif », permet aux spectateurs de côtoyer les acteurs (tous remarquables !), voire de participer au spectacle, pour un saisissant « effet de réel », décuplé par le cadre historique offert par la forteresse médiévale.
L’attitude des spectateurs ne trompe pas : d’abord amusés (et presque bavards), ils sont progressivement gagnés par une émotion palpable, la pièce s’achevant dans un silence quasi recueilli lors des bouleversantes scènes finales. L’apparition du spectre, la représentation du « Meurtre de Gonzague », la folie d’Ophélie, le lent convoi funéraire qui la conduit à sa dernière demeure (sous une fine pluie froide qui ajoute encore à la mélancolie de la scène, en cette soirée du 14 mai...), le duel final entre Hamlet et Laërte sont autant de scènes fortes, inoubliables.
Cela faisait longtemps que je n’avais pas été ainsi ému au théâtre ! Précipitez-vous ! Mais reste-t-il des places ? La pièce se joue jusqu’au 25 mai… Sinon : guettez d’éventuelles reprises… ou essayez « LE FLÉAU -Mesure pour mesure », toujours d’après Shakespeare, par les mêmes artistes, à Avignon en juillet et à paris en août !
NOM, d’après Constance Debré au Théâtre du Rond-Point : Renversant de puissance ! (Valérie Drévillon)
Valérie DREVILLON, formatrice lettres et Agnès ORESCO

Une amie, Agnès Orosco, me signale un spectacle vu à Amiens, qui sera donné à Paris en mars/avril 2024 :
« Il s'agit de Nom, d'après Constance Debré. C'est absolument renversant de puissance, de violence et de sobriété. Je n'avais rien vu de tel depuis bien des années. C'est une parole très intense, très radicale, sur la famille, l'amour, les valeurs transformées en paraître par la société, et la comédienne, dans une mise en scène d'un dénuement absolu, est d'une justesse et d'une intensité extraordinaires. Elle se fait corps et voix (et quelle voix!) incarnant la parole (l'écriture?) de Constance Debré, dont j'ignorais l'existence jusqu'à ce soir. Je ne saurais trop te recommander d'aller voir ce spectacle ! Adaptation et mise en scène Hugues Jourdain, interprétation Victoria Quesnel.
Du 19 mars au 06 avril au Théâtre du Rond-Point.
1768 – RESISTER – SOUS LOUIS XV DANS LA TOUR DE CONSTANCE (Eva Lacroix)
Eva LACROIX, formatrice allemand

Pièce de théâtre de Jean-Jacques Néré dédiée à l’histoire des Huguenots au 18e siècle
Synopsis de la pièce
Janvier 1768. Quatorze femmes sont emprisonnées dans des conditions abominables à la Tour de Constance, pour cause de religion. Parmi elles Marie Durand, sœur du pasteur Pierre Durand (ce dernier a été pendu à Montpellier en 1732). Marie est plus instruite que ses consœurs ; c’est elle qui écrit les lettres aux églises du Refuge, aux Huguenots émigrés après la révocation de l’Édit de Nantes et au pasteur Paul Rabaud de Nîmes.
(Plus de détails sur le site de la troupe de théâtre).
La Troupe des deux Vallées, dirigée par Francine et Jean-Jacques Néré, existe depuis de nombreuses années. Constituée d'amateurs, cette troupe a la particularité de fonctionner non par apprentissage par cœur de répliques imposées, mais par un procédé de compréhension fine des intentions de la pièce et par une mise en mots portée par les choix des acteurs et actrices.
Prochaine représentation de la pièce de théâtre
Samedi 25 mai 2024 à 20h30 au Temple de l’Église Protestante Unie de l’Étoile, 54-56 Avenue de la Grande Armée, 75017 Paris.
Cette représentation sera précédée d'une visite tactile permettant aux personnes malvoyantes ou aveugles de se familiariser avec les tissus des costumes et les voix des acteurs et actrices. Le book qui y correspond est réalisé avec le soutien de Christine Le Gall (créatrice des costumes de cette pièce).
Tournage d’un film inclusif
La pièce 1768 - Résister – Sous Louis XV à la tour de Constance a déjà été joué 13 fois dans la France entière et a rencontré un vif succès. De ce succès est né l’idée de profiter d’une future représentation, celle qui aura lieu le 15 juin 2024 au centre des congrès de Cognac (Charentes), pour réaliser le tournage professionnel d’un film (réalisateur : Pierre Gaffié). L'ajout de sous-titres pour personnes malentendantes et d'une piste audiodescription pour personnes en situation de handicap visuel rendent cette entreprise inclusive.
Il est possible de soutenir ce projet par un don sur Ulule (collecte organisée par Eva et Jean-Claude Lacroix).
Critiques cinématographiques
Films, films d'animation, téléfilms, séries,...
LES CHATOUILLES, un film fort et utile (Marine Hurel, M1, APAC Art et Humanisme)
Marine HUREL (M1 - APAC Art et Humanisme)
Les chatouilles est un film dramatique français écrit et réalisé par Andréa Bescond et Éric Métayer, sorti en 2018. C’est un film poignant qui dénonce les violences faites aux enfants à travers l'histoire d'Odette qui, lorsqu’elle avait 9 ans, est la proie de Gilbert Miguié, un ami de ses parents. Effectivement, Il arrache des moments d’isolement avec la petite fille pour lui faire subir des attouchements sexuels et des viols. D'un autre coté, il lui propose de partir en vacances avec lui, lui achète des cadeaux, veut jouer avec elle, ce qui déconcerte l’enfant. Cette dernière craint Gilbert en raison des sévices qu’il lui fait subir mais d’un autre côté, ce dernier se montre très attentionné et gentil avec elle. Devenue adulte et danseuse professionnelle, Odette se débat avec les séquelles du crime. Nous la voyons se battre entre toxicomanie et psychothérapie et nous démontre les conséquences qu'aura eu ces nombreuses violences morales et physiques sur sa vie future.
Un film fort et utile, disponible en DVD, Blu-ray ou sur Netflix.
LA SALLE DES PROFS, Ilker Çatak : un film oppressant, superbement réalisé, qui intéressera enseignants et futurs enseignants... mais pas que ! (Stéphane Lelièvre)
Stéphane LELIEVRE, formateur Lettres

Un film qui intéressera tout particulièrement les enseignants, futurs enseignants, et toute personne liée de près ou de loin au milieu enseignant… mais pas que : certes, l’intrigue prend place dans un collège, et les personnages principaux du film sont des professeurs, des élèves, des parents d’élèves. Pourtant, le scénario questionne et intéresse bien au-delà du microcosme que constitue le monde enseignant : plusieurs vols sont commis dans un collège d’Allemagne, et une professeure enquête et croit avoir identifié la coupable. Bien qu’animée des meilleures intentions et toute dévouée à sa profession et aux élèves à qui elle enseigne, elle va pourtant voir un étau se refermer sur elle selon la logique absurde d’un scénario quasi kafkaïen dans lequel, et c’est sans doute l’une des forces du film, personne n’est mis en accusation : ni la communauté enseignante, ni les élèves, ni les parents… L’héroïne, pourtant, se retrouve prise au piège d’un système qui la broie et finit par l’accuser, alors qu’elle ne faisait que rechercher la vérité en toute objectivité et sans parti pris.
Le scénario de ce film oppressant (réalisé par Ilker Çatak) – aucun plan n’est tourné en extérieur – suit le mécanisme implacable d’un véritable thriller, et est servi par une très belle performance d’actrice : Leonie Benesch, parfaitement convaincante dans le rôle de cette enseignante dévouée, perdant petit à petit tous ses repères.
Le film a fait un véritable tabac en Allemagne, a été récompensé par plusieurs prix et représentera l’Allemagne lors des prochains Oscars.
L’INSPE dispose de plusieurs invitations, à la disposition des étudiants, stagiaires et personnels de l’INSPE, à retirer au bureau de l’Action culturelle.
Des fascicules présentant le film sont également à votre disposition à la médiathèque de Molitor.
Critiques musicales
Concerts, récitals, opéras, musique vivante ou enregistrée
WERTHER, Théâtre des Champs-Elysées (Stéphane Lelièvre)

Photo : Vincent Pontet
Stéphane LELIEVRE (formateur lettres)
Lorsqu’une représentation d’opéra est ratée, cela peut être ampoulé, long, ennuyeux… Lorsqu’elle est réussie, c’est tout simplement le théâtre ou le cinéma puissance 10… et c’est exactement ce qui se passe actuellement au Théâtre des Champs-Élysées, avec une série de représentations du WERTHER de Massenet (d’après Goethe) en tout point exceptionnelle. Le metteur en scène allemand Christof Loy signe là un spectacle d’une intelligence et d’une sensibilité rarissimes : tout fait mouche dans cette relecture des amours empêchées de Werther et Charlotte, avec une analyse de la psychologie des personnages comme on en voit très rarement à l’opéra ou au théâtre. L’opéra de Massenet, que d’aucuns trouvent parfois mièvre ou trop « sucré », se change ici en un huis clos implacable, qui laisse les spectateurs – comme les personnages survivant à Werther – chavirés par l’émotion. L’interprétation musicale est à la hauteur de la lecture scénique : exceptionnelle, avec notamment un Benjamin Bernheim et une Marina Viotti au sommet de leur art. À voir de toute urgence !!!
Et pour une critique du spectacle plus détaillée, c’est ici !
LE CARNAVAL DES ANIMAUX, Grand Amphithéâtre de la Sorbonne (Karine Racofier, Anne Guéry)

Photo : Art-en-Ciel
Karine RACOFIER (formatrice mathématiques)
Le Carnaval des Animaux est un remarquable spectacle pédagogique et interactif qui mêle sciences et musique grâce au dialogue humoristique entre Le Professeur Chérix, biologiste, et Isabelle Meyer, alias Lady Vivaldi, violoniste du groupe Art-En-Ciel.
Les trois séances données le vendredi 21 mars 2025 au Grand Amphithéâtre de La Sorbonne ont embarqué avec grand enthousiasme le public, enfants comme adultes.
Bravo au grand professionnalisme et au dynamisme de l’équipe pour ce spectacle de grande qualité !
Anne GUERY, documentaliste
J'ai apprécié ce spectacle qui est de très grande qualité, avec un mélange biologie et musique tout à la fois pédagogique et distrayant !
BOULEVERSANT DON QUICHOTTE à l'Opéra Bastille (Stéphane Lelièvre)
Stéphane LELIEVRE (formateur lettres)

© Emilie Brouchon / Opéra de Paris
Évidemment, quand le rideau se lève, on est surpris : en lieu et place de la fête bruyante et colorée censée avoir lieu dans une rue devant la maison de Dulcinée, on découvre un vaste appartement habité par un homme brisé, assis dans son canapé, ressassant des idées noires… Il s’agit du protagoniste, immensément seul – malgré la présence du fidèle Sancho –, jamais guéri d’une histoire d’amour malheureuse dont il se remémore les épisodes principaux en les fantasmant – et en les déformant d’autant plus qu’il noie son chagrin dans l’alcool et abuse de psychotropes, lesquels suscitent en lui rêveries mélancoliques ou hallucinations cauchemardesques.
Une mise en scène d’une intelligence rare et surtout d’une émotion poignante. Un des spectacles les plus bouleversants qu’on puisse voir actuellement.
Pour une critique détaillée, voyez ici !
À l’Opéra Bastille jusqu’au 11 juin 2024
ROMEO ET JULIETTE, Grand Amphi de la Sorbonne : un spectacle de l'INSPE de Paris ! (Sylvie Decroix, Samia Hatri)
Sylvie DECROIX, documentaliste
"Un spectacle qui a enchanté tout le monde hier soir dans le grand amphi de la Sorbonne. Les chanteuses et le chanteur, le choeur, les comédienn.e.s ont été merveilleux. Quant à la pianiste qui a assuré à la perfection son accompagnement du début à la fin du concert, chapeau bas ;-)"
Samia HATRI, formatrice anglais
"Tout simplement magnifique !
La performance des chanteurs -euses et de la pianiste ( qui mérite notre admiration) était impressionnante."
LA TRAVIATA, Giuseppe Verdi, Opéra Bastille : mise en scène novatrice, distribution exceptionnelle ! (Stéphane Lelièvre)
Stéphane LELIÈVRE, formateur Lettres
Nadine Sierra - © Vahid Amanpour - OnP
Respect du livret ? Adaptation / transposition / trahison ? Le débat fait rage actuellement dans le milieu de l’opéra ! Si vous souhaitez vous faire une idée par vous-même, allez voir cette Traviata imaginée par Simon Stone. Violetta Valéry, la « dame aux camélias », n’y est plus une courtisane malade de la tuberculose, mais une influenceuse de 2024, égérie d’une grande marque de parfum, passant sa vie sur les réseaux sociaux, ayant des milliers d’abonnés, et… atteinte par un cancer qui récidive.
On est tantôt agacé par certaines facilités (et gêné par la profusion d’images, de textos et de mails qui envahissent la scène de l’Opéra Bastille et empêchent de se concentrer sur la musique), tantôt surpris de constater que « cela fonctionne » et que le destin de cette influenceuse rejoint in fine celui de Marguerite Gautier, toutes deux frappées par la maladie, la morale étriquée du milieu petit-bourgeois, l’intolérance… Une chose est certaine : si la mise en scène vous laisse de marbre (ou vous agace), vous serez conquis par la distribution, absolument superlative (Nadine Sierra, Violetta assoluta !!) et la direction inspirée de Giacomo Sagripanti.
EXPOSITION APOCALYPTIQUE à la BNF ! (Stéphane Lelièvre)
Stéphane LELIEVRE (formateur lettres)

APOCALYPSE, hier & demain - BnF
Certes, David Hockney, c’est très très intéressant… et certes, la Fondation Louis Vuitton propose actuellement la plus grande rétrospective jamais consacrée à l’artiste. Mais bon… Il y a eu la rétrospective Hockney du Centre Pompidou en 2017, la série A Year in Normandie exposée au Musée de l’Orangerie en 21-22, l’exposition Matisse/Hockney à Nice en juillet 22, l’exposition du Musée Granet (Aix-en-Provence, 2023), le salon peint reconstitué en 2023 à Paris (Amélie, maison d’art), l’exposition David Hockney de Rouen l’an dernier… Si comme moi vous souhaitez varier les plaisirs et échapper à la foule, je vous recommande chaleureusement l’exposition L’APOCALYPSE proposée par la BnF (site Mitterrand).
De l’Antiquité (manuscrits de l’Apocalypse de Jean !) à l’époque contemporaine (Otobong Nkanga, Abdelkader Benchamma ) via le Moyen-Âge, la Renaissance (Dürer), les XVIIIe (Blake), XIXe (Redon) ou XXe siècles (Kandinsky), l’exposition dévoile quelque 300 œuvres absolument fascinantes ! Et samedi dernier, on pouvait visiter en toute tranquillité – l’exposition étant bien moins médiatisée que celle de la Fondation Louis Vuitton…
Site Mitterrand, jusqu’au 8 juin.
La Comédie Française expose ses BIJOUX DE SCENE (Stéphane Lelièvre)

Stéphane LELIEVRE (formateur lettres)
L’exposition est à la fois originale, et superbe ! De « vrais faux » bijoux sont exposés, mais aussi de nombreuses gravures anciennes et plusieurs tableaux, aucun bijou de scène antérieur au XIXe siècle ne nous étant parvenu. Elle est également très intéressante : elle permet en effet une réflexion sur l’illusion théâtrale (tout est faux au théâtre, mais tout semble vrai – ou plutôt le spectateur joue à « faire comme si c’était vrai » !) et apporte de précieuses informations sur l’histoire des art de la scène.
Enfin, une raison supplémentaire de voir cette exposition : elle prend place dans un lieu méconnu… et vraiment magnifique ! (École des arts joailliers, sur les Grands Boulevards).
Cette exposition est prolongée jusqu’au 13 octobre : ne la ratez pas !!
Aware : Archives of women artists, Research & exhibitions. Un centre de recherche et de documentation entièrement dédié aux artistes femmes et à l’art féministe ! (Fabienne Durand)
Fabienne DURAND (formatrice Philo-SHS)

Voici une association qui peut se révéler comme une véritable ressource culturelle et pédagogique !
Il s'agit de l'association Aware : Archives of women artists, Research & exhibitions. Cette association, récente, fondée en 2014, dédie son travail aux artistes femmes du champ des arts visuels, né·es entre 1664 et 1974, sans limite de médium ni de pays. AWARE est située à la Villa Vassilieff dans le 15 e arrondissement de Paris, où l’artiste Marie Vassilieff avait son atelier dans les années 1910. Dans cet espace a été mis en place un centre de recherche et de documentation entièrement dédié aux artistes femmes et à l’art féministe.
C'est une association ressource qui nous permet de "changer de référentiel artistique" et d'élargir notre champ de références.
Pour en savoir plus : [ https://awarewomenartists.com/reseaux/ | https://awarewomenartists.com/reseaux/ ]
COALITION, 15 ans d'art et d'écologie à la Gaîté Lyrique (Christiane Herth)
Christiane HERTH (formatrice arts plastiques)

La Gaîté Lyrique et COAL, association de référence pour l'art et l'écologie, présentent près de 50 œuvres qui explorent les problématiques environnementales.
C'est un "panorama d’une génération d’artistes engagés à travers des projets qui ont marqué l’histoire de l’art environnemental, et qui sont autant de pratiques et de manières d’aborder le vivant par l’art et le sensible, depuis le témoignage jusqu’à l’activisme en passant par la constitution de communautés et les pratiques de résilience" (extrait du livret de l'exposition)
L'exposition est une invitation intelligente et sensible à travers des approches variées : photographie, sculpture, installation, œuvre participative, recherche-création, rituels...
En visite libre (gratuite) ou guidée (sur réservation sur le site de la Gaité Lyrique) jusqu'au 02.06.24
VICTOR HUGO ET LA PAIX à la Maison Littéraire de Victor Hugo (Paule Aubron)
Paule AUBRON, Secrétaire du service de l’Action culturelle à l’INSPE de Paris

© Maison Littéraire de Victor Hugo
« Oui, c'est un de ces lieux où notre cœur sent vivre
Quelque chose des cieux qui flotte et qui l'enivre ;
Un de ces lieux qu'enfant j'aimais et je rêvais,
Dont la beauté sereine, inépuisable, intime,
Verse à l'âme un oubli sérieux et sublime
De tout ce que la terre et l'homme ont de mauvais ! »
Ces vers de Victor Hugo, extraits des Feuilles d’Automne et dédiés à Louise Bertin, définissent encore aujourd’hui le Château des Roches, à Bièvres. C’est là que la Maison Littéraire de Victor Hugo a été fondée par M. Ikeda en hommage au rayonnement universel et humaniste de l’auteur des Misérables.
Au temps du romantisme, le Château des Roches appartenait à Bertin l’Aîné (1776-1841), alors directeur du Journal des Débats, qui fit de cette gentilhommière un centre d’accueil des personnalités les plus éminentes du monde politique et des arts. Victor Hugo, qui commence à se faire un nom, se rend pour la première fois au Château des Roches en 1828. Il y passera tous les étés jusqu’à la mort de Bertin en 1841.
L’exposition actuelle, intitulée Victor Hugo et la Paix, s’attache à mettre en valeur les différentes facettes de son action pacifique, en présentant des éditions originales, des gravures, des objets, des lettres et manuscrits sur le sujet, certains exceptionnels puisqu’ils ont été classés Trésors nationaux au titre des monuments historiques.
Confronté très jeune aux événements violents de son époque, Victor Hugo fut toujours et profondément pacifiste. Ce fut un infatigable artisan de l’union des peuples. Dans ses poèmes, dans ses drames, dans ses romans, ses discours, au travers de ses prises de position contre la peine de mort, en faveur des États-Unis d’Europe ou de son soutien aux peuples opprimés du monde entier, il ne cessa de dénoncer les affres de la guerre. Tout au long de sa vie, il défendit avec ardeur les idées de concorde humaine. Ses appels passionnés pour la paix et une fraternité humaine, son message philosophique sont d’une extraordinaire actualité.
Je sors de cette exposition encouragée dans mes espoirs et ma confiance en la profonde dignité de la vie. J’ai le sentiment que tout est encore possible, car, comme le dit si bien Victor Hugo dans Actes et Paroles, Depuis l’exil (Paris juillet 1876) : « Si étrange que semble le moment présent, quelque mauvaise apparence qu’il ait, aucune âme sérieuse ne doit désespérer. Les surfaces sont ce qu’elles sont, mais il y a une loi morale dans la destinée, et les courants sous-marins existent. Pendant que le flot s’agite, eux, ils travaillent. On ne les voit pas, mais ce qu’ils font finit toujours par sortir tout à coup de l’ombre, l’inaperçu construit l’imprévu. Sachons comprendre l’inattendu de l’histoire. C’est au moment où le mal croit triompher qu’il s’effondre ; son entassement fait son écroulement. »
« Victor Hugo et la Paix »
Nouvelle saison 2024
du samedi 2 mars au dimanche 24 novembre
Maison Littéraire de Victor Hugo
45, rue de Vauboyen – 91570 Bièvres
Tél : 01 69 41 82 84 – courriel : mlvh@wandoo.fr

Pensée autographe signée : « Aimer c’est agir ». Ultime pensée écrite par Victor Hugo le 19 mai 1885, 3 jours avant sa mort. Classée « Trésor National » au titre des monuments historiques. Collection de la Maison Littéraire de Victor Hugo, à Bièvres