Résidence d'artiste

Illustration peinture

Au même titre que les dimensions artistique et culturelle sont intégrées dans les cursus de formation, l'INSPÉ de Paris participe de la diffusion et valorisation de la création contemporaine par le biais de l'accueil d'artiste en résidence.

La résidence permet à un artiste de s'immerger pendant plusieurs mois au sein d'une structure dans le but d'effectuer un travail de recherche qui conduira à un temps de création et enfin, à l'exposition de restitution des œuvres produites. L'idée est qu'autour d'une thématique donnée, l'artiste puisse créer des images qui soit à la fois en lien avec sa démarche artistique et le lieu de sa résidence.

A l'INSPÉ de Paris, la résidence d'artiste doit :

  • favoriser la présence artistique sur les sites de formation,
  • créer du lien entre une démarche artistique de l'artiste et le lieu de résidence,
  • permettre des échanges et des rencontres entre les usagers et l'artiste,
  • donner l'occasion aux usagers de découvrir différentes formes d'expression artistique, 

Les projets de résidence d'artiste se construisent conjointement entre les services concernées par l'action culturelle et la vie d'établissement, les équipes de formateurs ainsi que l'équipe de direction lors des rencontres de la commission culture.

Le Chœur de chambre Arthémys en 2025/2026

 
PRÉSENTATION DU PROJET DE RÉSIDENCE

Depuis septembre 2025, l’INSPÉ accueille le Chœur de chambre Arthémys

Dirigé par Cyrille Rault Gregorio, le Chœur de Chambre Arthémys a été lauréat en mai 2007 au concours national du Florilège de Tours. Il se produit en France et à l’étranger dans le cadre de nombreux festivals. Du concert traditionnel aux expériences artistiques plus originales, le chœur cherche à valoriser toutes les initiatives créatrices : il crée le ballet de Stéphane Elizabé, De l'Autre côté, à l'amphithéâtre Bastille, avec les danseurs de l'Opéra de Paris, ainsi que le spectacle Norrsken, joué et dansé avec la compagnie Effernaissance en 2011. Le chœur a enregistré en juin 2013 la bande originale du film Les Belles Manières, réalisé par Marie-Cécile Lucas sur une musique originale de Ronan Maillard.

Au cours de l’année 2025-2026, le Chœur de Chambre Arthémys réalisera un projet fédérateur pour toute la communauté de l’INSPÉ de Paris. Il participera à divers modules de formation, dont font partie les Ateliers de Pratique Artistique et Culturelle.

Il interviendra dans divers événements liés à la vie de notre institut, notamment lors du concert organisé par l’INSPÉ de Paris, avec le soutien de Sorbonne Université, de la Fondation Sorbonne Université, du Centre de Recherche en Littérature Comparée de la Faculté des lettres, du Rectorat de Paris et du Mémorial de la Shoah, dans le Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, en novembre 2025 : Le Requiem de Verdi, dans sa version de Terezin.

Pour en savoir plus cliquer ici : Chœur de chambre Arthémys

crédit Choeur de chambre Arthémys

Ramin Mazhar en 2024/2025

 
PRÉSENTATION DU PROJET DE RÉSIDENCE

En septembre 2024, l’INSPÉ a accueilli Ramin Mazhar, poète afghan en exil luttant inlassablement par sa poésie pour la liberté et la défense des droits humains fondamentaux. 

Né à Bamyan, en Afghanistan, Ramin Mazhar a dû fuir son pays après le retour des talibans et a trouvé refuge en France en 2021, où il continue de chanter son amour de la liberté et de défendre, par sa poésie, les droits humains. Ses poèmes, largement diffusés sur les plateformes numériques et lors de lectures publiques, l'ont imposé comme une figure emblématique de la jeune génération afghane, de la résistance à l'oppression et de la lutte pour les libertés. Cette liberté qui « devrait être une évidence, pour les hommes et les femmes, offerte à la naissance comme l'air que nous respirons »…

Au cours de l’année 2024-2025, Ramin Mazhar a participé à divers modules de formation, dont l’Atelier de Pratique Artistique et Culturelle « Art et Humanisme ». Il est aussi intervenu à l’occasion de la journée de la laïcité en décembre 2024, et lors de l’inauguration de l’amphithéâtre Eglantyne Jebb, en avril 2025.

INAUGURATION, SORTIE DE RÉSIDENCE ET RESTITUTIONS

Inaugurée en juin 2024, la résidence de Ramin Mazhar a donné lieu à deux spectacles :

  • L’un, en juin 2024, à l’occasion de l’inauguration dont cette résidence a fait l’objet, et au cours duquel le poète a déclamé certaines de ses œuvres, accompagné par le trio de musique afghane Ibrahimi. Ce fut aussi l’occasion d’interventions de spécialistes de l’Afghanistan, tels que des responsables de l’association « Les Artistes en exil », une chercheuse en littérature orale afghane et un conservateur du musée Guimet.
  • L’autre, toujours en compagnie du Trio Ibrahimi, en mai 2025, dans le cadre de sa sortie de résidence, pour laquelle une journée Afghanistan a été organisée.
    Au programme de cette journée figurait aussi l’inauguration d’une exposition des créations de Zarif Design, une entreprise fondée par Zolaykha Sherzad, qui continue de faire vivre la riche tradition textile de l’Afghanistan, malgré l'isolement du pays. Les créations de Zarif Design ont été présentées par Marie-Noël Giraud, de l’association Étoffes d’artistes.

Dans le cadre de l'APAC « Art et humanisme », les étudiants de l'INSPE ont décidé, suite à leur rencontre avec le poète, de rassembler des citations de personnalités variées sur la notion de liberté et d'y ajouter leurs propres réflexions. Ces messages ont été diffusés pendant plusieurs semaines sur les écrans d'information des campus de Batignolles et Molitor, accompagnant ainsi la vie de l'établissement.

Au cours de l’année universitaire 2024-2025, Ramin Mazhar est aussi intervenu :

  • lors de la journée laïcité en décembre, d’une part ;
  • puis, d’autre part, lors de l’inauguration, en partenariat avec la ville de Paris, de l’amphitéâtre Eglantyne Jebb, fin avril, au cours de laquelle l’amphithéâtre principal du site Molitor a été officiellement nommé Eglantyne Jeeb, en référence à la fondatrice de la Déclaration des droits de l’enfant.

Enfin, à partir du mois de mai 2025, des bannières sur lesquelles figurent des extraits de poèmes de l’artiste ont été suspendues autour du patio sur le site Molitor.

Bannières Ramin Mazhar

Ci-dessous la version française des extraits de poèmes :

"Une femme, dans sa chevelure blanche,
a déposé quelques rameaux de jasmin rouge."
"Une femme, telle un nuage, scrutait la mer,
Elle regardait les vagues, le rivage, la tempête, la mer...
Elle a délesté son corps et l'a laissé glisser,
Comme une goutte de pluie tombant dans la mer."
"Les vagues ont emporté son corps avec elles,
ne laissant qu'une chemise sur le rivage."
"L'oiseau chanta sa dernière chanson,
puis il s'est endormi, au-delà du silence."
"Cette année, les branches, par désespoir, n'ont pas fleuri.""Tu n'as pas peur de l'amour, de l'espoir,
de l'avenir. Tu n'as pas peur - même si je t'embrasse
parmi les talibans. Tu ne trembles pas..."
"Arbre, plaine, montagne et lune dans la brume."

Alain Bernardini en 2019/2023

 

PrÉsentation du projet de rÉsidence

A l’automne 2019, Alain Bernardini était invité pour une résidence d’un an à l’INSPÉ de Paris.

Sa démarche d’artiste-photographe concerne essentiellement le monde du travail et explore notamment la notion d’identité professionnelle. Il avait carte blanche pour imaginer un travail artistique dans le contexte de notre institution. Mais en mars 2020, la situation sanitaire nous contraignait à la fermeture. La résidence était donc interrompue au terme de quelques mois durant lesquels Alain Bernardini fit la connaissance des employés travaillant à l’INSPÉ. Très vite, il a imaginé plusieurs projets artistiques, certains engageant la participation des personnels, réalisé des portraits, photographié les espaces de travail, pris des notes sur ses observations et ses rencontres. Ses projets, ses réflexions, ses échanges, il les consignait dans des carnets de résidences.

L’année suivante était à nouveau perturbée par la crise sanitaire rendant impossible la reprise effective de la résidence, qui fut ainsi clôturée. Alain Bernardini a cependant continué de tenir à jour ses carnets jusqu’en octobre 2021, notamment pendant les périodes de confinement.

SORTIE DE RÉSIDENCE ET RESTITUTION

C'est enfin en novembre 2023 qu'Alain Bernardini revient à l'INSPÉ de Paris pour y présenter son travail.

L’exposition d’aujourd’hui repart de projets ainsi consignés et reprend des images réalisées durant l’hiver 2019-2020.L’artiste en propose quatre mises en espace différentes :

  • des bannières suspendues autour du patio,
  • un agrandissement mural dans le corridor,
  • une sélection d’une dizaine d’images exposées successivement dans la vitrine,
  • ses carnets de résidences à la bibliothèque.

Ces images relèvent aujourd’hui du flash-back. Quatre ans plus tard, le temps a passé, l’institution a changé, des personnes sont parties et d’autres sont arrivées. Certains se souviendront de leur rencontre avec l’artiste, des séances de prise de vue et des échanges auxquels elles avaient donné lieu ; ils connaissent la genèse de ces images et en mesurent pleinement le sous-texte ; ils en apprécieront d’autant plus l’actuelle restitution. D’autres les découvriront. Ils auront peut-être l’occasion d’en parler avec les premiers. Ainsi, ce travail de résidence artistique trouvera son aboutissement dans les échanges et les regards croisés déclenchés par ces quelques images à la fois peu spectaculaires et profondément informées.

Découvrez l'article rédigé par Philippe Coubetergues (ancien directeur adjoint en charge de la vie de l'établissement et de la culture) sur le travail d'Alain Bernardini ici

Dedans, fantômes et deux pinces, impression jet d’encre sur papier mat dos gris, 89 cm x 118,67 cm © Alain Bernardini "Dedans, fantômes et deux pinces" d'Alain Bernardini